Où et comment êtes-vous « numérique » dans votre vie professionnelle et privée ?
Hansruedi Born : Je suis ingénieur et c'est de là que vient ma fascination pour la technologie. Mon activité professionnelle est à 95% numérique, j'utilise des assistants vocaux et l'automatisation des processus dans le cadre des directives en vigueur. Dans ma vie privée, j'essaie, chaque fois que c'est raisonnable et possible, de me déplacer « digital first ».
Quel intérêt voyez-vous dans la numérisation ?
Dans les modèles commerciaux existants, la numérisation se concentre sur les processus. Il s'agit d'optimiser les processus dans une optique de qualité, de continuité et de performance. La numérisation se distingue de la transformation numérique en ce sens qu’on ne développe pas de nouveaux modèles commerciaux, mais qu'on optimise la création de valeur dans le modèle existant dans une optique d'efficacité. Les avantages consistent principalement en une augmentation de la productivité et en la possibilité d'adapter le modèle commercial aux nouvelles exigences du marché.
Et si vous considérez la numérisation dans le canton de Zurich : êtes-vous prêt ?
Les conditions dans le canton de Zurich sont bonnes. Il existe des objectifs de législature, des lignes directrices et des stratégies qui donnent l'orientation nécessaire, ainsi que les ressources humaines et financières requises. Les cadres orchestrent activement les processus de changement avec leurs équipes. Et les coopérations et partenariats existants offrent une bonne base de départ. Les conditions générales représentent un défi : la vitesse de la législation et des cycles technologiques crée des zones de tension. De plus, l'administration est quelque peu limitée dans son degré de liberté en raison des exigences de la protection des données. Et l'absence de pression concurrentielle n'a pas d'effet accélérateur sur la mise en œuvre.
Osez faire des prévisions : à quoi ressemblera votre administration en 2030 ?
Regarder dans la boule de cristal n’est pas simple dans un monde marqué par l'incertitude. Il y a des tendances qui influenceront l'administration d'ici là. Par exemple, la cyberadministration : en 2030, les citoyens pourront utiliser l'ensemble des services de l'administration sous forme numérique s'ils le souhaitent. Cela permettra d'éliminer autant que possible les démarches administratives et de rendre plus efficace le traitement des affaires administratives. Pour les collaborateurs, les technologies modernes telles que la robotique et l'intelligence artificielle feront partie du quotidien.
Qu'est-ce qui devra toujours rester analogique ?
Avec la numérisation, la communication devient très efficace. Mais l'interaction personnelle est d'une importance centrale, car elle conditionne très fortement la sécurité psychologique et la compréhension interpersonnelle. C’est ainsi que se fait la régénération mentale et physique de l'être humain. Le corps humain est doté d’un système sensoriel analogique qui s'est adapté au fil de l'évolution, mais qui restera analogique. Et c'est bien ainsi !