«Tu ne veux pas faire quelque chose de plus utile?» Cette question a été posée à Edith Graf-Litscher après son élection en 2005 au Conseil national, lorsqu’elle est devenue responsable des questions numériques au PS. Edith Graf-Litscher rit lorsqu’elle raconte cette réaction, qui serait impensable aujourd’hui.
Par-delà les frontières des partis
«Ce qui est bien avec les questions numériques, c’est qu’au niveau politique, il existe une coopération par-delà les partis. Tous les partis sont par exemple d’accord pour affirmer que les grands projets informatiques doivent être examinés d’un regard critique car beaucoup d’argent y est investi.» La responsabilité thématique en termes de numérisation dans l’éducation ou la santé est partagée entre les différents groupes politiques. En matière de politique Internet, il se passe beaucoup de choses, selon Graf-Litscher. Avant, seule une poignée de femmes et d’hommes politiques s’intéressent sérieusement à la numérisation. Depuis 2020, il existe une stratégie numérique officielle du Conseil fédéral. Au début de cette année, le Conseil fédéral, en coopération avec les gouvernements cantonaux, a en outre fondé la nouvelle organisation «Administration Numérique Suisse». L’objectif est d’accélérer la numérisation dans l’administration.
Passage au numérique en très peu de temps
La pandémie a chamboulé la coopération habituelle sur la scène politique. Il y a eu un énorme avancée au niveau du travail mobile, constate la conseillère nationale PS: «J’ai été étonnée de la vitesse à laquelle tout s’est passé. Nous avons adapté les lois, voté numériquement, rendu possible le travail mobile et tenu en ligne les séances des commissions et les réunions du parti.» Soudain, on a constaté que le Parlement, et donc la démocratie, pouvaient fonctionner autrement. «La Suisse peut être fière de ce que la démocratie numérique ait aussi bien fonctionné en si peu de temps», affirme Graf-Litscher.
Aborder activement la cybersécurité
Pour Edith Graf-Litscher, la sécurité a toujours été au cœur de son travail au quotidien. En tant qu’agente d’exploitation ferroviaire, elle a travaillé plus d’une décennie aux CFF, a réglé la circulation des trains et était responsable de la sécurité dans les transports. En tant que conseillère nationale, elle siège à la Commission des transports et des télécommunications ainsi qu’à la Commission de politique de sécurité. Dans son activité politique, Edith Graf-Litscher s’occupe notamment de cybersécurité; elle constate ici une sensibilisation accrue: «Les gens ont pris conscience du fait que cela peut aussi les toucher ou toucher leur entreprise.» La conseillère nationale mentionne MELANI, la Centrale d’enregistrement et d’analyse pour la sûreté de l’information de l’administration fédérale. MELANI fait partie du Centre national de cybersécurité (NCSC). Le service est à la disponibilité des entreprises et des particuliers en cas de cyberattaque. "Il est important que ces services d’assistance offrent également un soutien à bas seuil et aident directement et simplement la population en cas de problème», souligne Edith Graf-Litscher.
Comme le temps qu’il fait: elle nous concerne tous
La Suissesse orientale souligne que la numérisation est une affaire de politique sociale qui va bien au-delà des aspects purement techniques. Définir les conditions cadres cadre de la numérisation est est à la base de sa motivation. «La numérisation est comme le temps qu’il fait: elle nous concerne tous, que nous le voulions ou non. Tous les groupes d’âge et tous les sexes doivent participer au développement numérique et s’y intéresser», déclare la conseillère nationale. Selon elle, la numérisation fait partie de notre vie qui nous soutient, et ne détruit pas des emplois.
Pour que les femmes soient plus nombreuses à s’intéresser aux métiers de l’informatique, il est important, dans les écoles et à la maison, d’éveiller la curiosité à un stade précoce. La question centrale à cet égard: Quelle est l’utilité de la numérisation pour nous? Edith Graf-Litscher mentionne l’exemple des maisons intelligentes, c’est-à-dire des systèmes et procédures techniques dans les appartements et les maisons: «Grâce aux maisons intelligentes, je peux vivre plus longtemps chez moi à un âge avancé ou commander le chauffage de manière efficace. D’autres diront qu’il s’agit d’un état policier – mais il s’agit toujours d’utiliser les systèmes numériques de manière judicieuse et non naïve. C’est à nous de décider», affirme avec conviction la politicienne.
À la fois mobile, numérique et individuel
La journée de travail d’Edith Graf-Litscher commence le plus souvent par la lecture numérique du «Thurgauer Zeitung» dans le train. Elle travaille en télétravail, en déplacement dans le train ou sur son lieu de travail au Palais fédéral. En tant que secrétaire syndicale du Syndicat du personnel des transports (SEV), Graf-Litscher rend visite aux entreprises sur place ou travaille au Bureau du syndicat à Berne. «Malgré les nombreuses possibilités numériques, que j’apprécie, l’échange personnel est très important pour moi. J’apprécie par exemple de ne pas travailler dans un bureau individuel, mais de partager un bureau avec mon assistante et l’apprenti.»
Parldigi – Groupe parlementaire Durabilité numérique
Le groupe a été créé en 2009 et se compose aujourd’hui de près de 40 membres issus de tous les partis représentés au Parlement. Edith Graf-Litscher (conseillère nationale PS) et Franz Grüter (conseiller national UDC) en la coprésidence. Parldigi est interlocutrice du Conseil fédéral et de la l’administration fédérale pour les thèmes numériques. Le groupe s’engage notamment pour un système d’approvisionnement transparent et pour la mise en œuvre d’Open Accès, Open Data et Open Source dans l’administration et la science. Parldigi propose aux parlementaires la formation continue «Masterclass numérique.»